Pour rendre son jardin moins stérile, la flore - indigène - doit être variée pour offrir des refuges à la faune.
La biodiversité peut (doit) s’inviter dans les jardins privés dont bon nombre sont aujourd’hui encore trop propres et donc stériles à la faune et la flore. Plusieurs actions, souvent simples, peuvent être entreprises, comme éviter de trop nettoyer son jardin. «Parfois il est utile de laisser les fleurs fanées dans les plates-bandes en automne», relève Guillaume Raymondon, ingénieur territorial et chargé de mission au sein de l’association Région Morges. Il pilote notamment la campagne «Jardins vivants» lancée cet été.
En dehors des exemples illustrés ci-après, il est aussi possible d’aider les animaux, notamment les insectes et les chauves- souris, en limitant les sources lumineuses, en changeant la longueur d’onde (préférez des ampoules LED à couleur chaude <2700°K) et en installant des détecteurs pour que les chemins ne soient pas illuminés toute la nuit.
Attention aux chats
Sujet un peu tabou: le chat domestique. Il est l’un des plus gros détracteurs de la faune locale. La clochette autour du cou est devenue indispensable, et parfois li- miter les sorties libres des félins est une option à envisager. Les petits merles, rouges-gorges et rouges-queues se nourris- sent au sol et le chat fait un carnage en les attrapant.
Autre élément critique : la gestion de l’eau. Il est important de favoriser un sol qui retient l’eau en évitant de le laisser «nu», ceci en y mettant de la paille, par exemple. Cette couche de mulch évitera que le sol ne se dessèche et lui amènera plein de petits organismes utiles. Dans la même idée, créer des buttes sur lesquelles sont plan- tés les légumes permet à la fois de conser- ver de l’humidité et d’offrir un habitat aux insectes.
Bien entendu, rien ne sert de mettre en place ces différents éléments si des traitements chimiques continuent d’être appliqués. «Si l’on veut des coccinelles, il faut laisser vivre quelques pucerons», illustre Guillaume Raymondon. Tout est dans l’équilibre et dans le choix des plantes. Par exemple, les capucines attirent les pucerons qui n’iront pas, ou peu, sur les légumes. Et si le seuil de tolérance est dépassé, le choix du produit (un purin d’orties suffit souvent) et le respect des dosages sont primordiaux.
Des informations complémentaires peuvent être glanées sur www.charte-des-jardins.ch
Fabienne Morand – La Côte